Tout savoir sur l’étude thermique RE2020

La réglementation environnementale 2020 (RE 2020) succéde à la RT 2012. Elle vise à réduire l’impact carbone et la consommation énergétique des constructions neuves. Que prévoit concrètement la RE 2020 ? Quels changements prévoir pour une demande de permis de construire ? Digiplans vous guide sur cette nouvelle    RE 2020.

Que prévoit la RE 2020 ?

Dans un contexte de transition écologique, le domaine de la construction fait figure de mauvais élève. Les bâtiments représentent en effet une part conséquente des émissions de gaz à effet de serre, tant au moment de leur construction que lors de leur exploitation. Avec l’objectif de neutralité carbone en 2050 en tête, le gouvernement prévoit trois axes de travail afin de réduire significativement l’impact écologique du secteur.

Réduction des consommations énergétiques

La limitation des consommations d’énergie n’est pas une nouveauté de la RE 2020 : elle était déjà au cœur des préoccupations de la RT 2012. En revanche, afin de tendre vers une sobriété énergétique, les exigences de performances énergétiques sont revues à la hausse. 

L’indicateur Bbio traduisant le besoin en énergie d’une construction en fonction de sa conception (orientation, surface de vitrages, isolation, mode constructif…), sera par exemple abaissé de 30% en moyenne. Cela incitera les concepteurs à une réflexion plus poussée pour optimiser les performances intrinsèques du bâti. La valeur maximale de l’indicateur Cep (consommation en énergie primaire) sera également réduite. 

Diminution de l’impact carbone des constructions

La phase de construction représente plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre d’un bâtiment sur l’ensemble de sa durée de vie. Pour réduire l’impact écologique global des constructions neuves, il était donc essentiel de prendre en compte ce paramètre. 

De nouveaux indicateurs font leur apparition dans la RE 2020 :

  • Ic énergie : impact carbone lié aux consommations énergétiques du bâtiment lors de son exploitation ;
  • Ic construction : impact carbone lié aux matériaux, équipements et leur mise en œuvre.

Ces deux valeurs sont notamment prises en compte dans le mode de calcul de l’analyse en cycle de vie du bâtiment (ACV). Afin de répondre aux nouvelles exigences environnementales, les modes constructifs mixant plusieurs matériaux et des processus de mise en œuvre plus respectueux de l’environnement seront indispensables.

Amélioration du confort d’été

Depuis plusieurs années, les épisodes de fortes chaleur dus aux changements climatiques poussent à repenser la manière de concevoir les constructions neuves. Ces dernières devront être pensées pour offrir une température confortable en cas d’épisode de canicule, tout en évitant le recours systématique à la climatisation. Orientation optimisée, avancée de toiture ou protections solaires automatisées sont des exemples de solutions à mettre en œuvre pour améliorer le confort d’été des maisons individuelles.

Une entrée en vigueur progressive à partir de janvier 2022

Initialement prévue le 1er juillet 2021, l’entrée en vigueur de la RE 2020 a finalement été repoussée au 1er janvier 2022 par le ministère de la transition écologique, en accord avec le conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE). Ce délai a été accordé par le gouvernement pour tenir compte des circonstances exceptionnelles dues à la crise sanitaire, mais également pour laisser un temps de préparation suffisant aux différents acteurs du bâtiment. 

La règlementation environnementale RE 2020 s’appliquera aux constructions neuves uniquement (y compris les maisons individuelles) et entrera en vigueur progressivement selon le calendrier prévisionnel suivant :

  • 1er janvier 2022 : logements neufs individuels et collectifs. Ne seront concernées que les constructions dont la demande d’autorisation d’urbanisme (permis de construire ou déclaration préalable) est déposée après le 1er janvier 2022.
  • 1er juillet 2022 : bâtiments tertiaires et d’enseignement primaire ou secondaire.
  • 1er janvier 2023 : extensions des constructions précédemment citées et constructions provisoires.
  • date à définir : autres types de construction (commerces, bâtiments industriels, hôpitaux…).

Quelles évolutions par rapport à la RT 2012 ?

 

Étude de l’impact global

Vous l’aurez sans doute remarqué, la première évolution de cette réglementation est son nom. La RE 2020 intègre désormais la notion de performance énergétique et environnementale. L’impact carbone des constructions neuves est étudié depuis leur construction jusqu’à leur éventuelle démolition. Afin de respecter la nouvelle réglementation, il sera alors indispensable d’optimiser à la fois les performances thermiques des bâtiments et leur impact environnemental

Introduction des énergies renouvelables 

Contrairement à la RT2012, l’objectif de la RE 2020 n’est plus seulement de construire des bâtiments basse consommation (BBC) mais bien de tendre vers des constructions passives (autonomes en énergie).

Pour y parvenir, la RE 2020 prévoit une systématisation du recours à une source d’énergie renouvelable (panneaux photovoltaïques, chauffage au bois, géothermie). L’utilisation d’énergies fossiles sera donc limitée, voire proscrite. Un plafond visant à encadrer la consommation d’énergie primaire non renouvelable (Cep,nr) sera mis en place et dépendra du type de construction étudié.

RE 2020 et permis de construire : quels impacts ?

Lors d’une demande de permis de construire, la construction neuve est soumise à la RE2020, une attestation de prise en compte de la réglementation thermique en vigueur est actuellement obligatoire. Ce document ne figure cependant pas dans la liste des pièces justificatives à fournir pour une demande de déclaration préalable de travaux

À ce jour, avec la RE 2020, obtenir une attestation de ce type s’avère plus long et plus coûteux en raison de l’augmentation du nombre de paramètres à prendre en compte. 

Si vous prévoyez de construire une maison individuelle chauffée au gaz, sachez que ce mode de chauffage unique est proscrit dans la nouvelle réglementation RE 2020. Cependant, une tolérance est prévue pour les demandes de permis déposées jusqu’à la fin de l’année 2023 (uniquement si la desserte en gaz est existante ou a déjà été accordée par la mairie via un permis d’aménager).

La systématisation du recours à une énergie renouvelable pourrait également venir modifier les demandes d’autorisation d’urbanisme. Les communes auront par exemple la possibilité, si elles le souhaitent, de renforcer les exigences de la RE 2020 en imposant un seuil minimal de production d’énergie renouvelable en fonction du type de construction.